Tuesday, January 23, 2007

Le méchant privé et l'incompréhension du fédéral

Deux événements m'ont fait bondir de mon siège hier. Premièrement, la promesse de Québec de venir en aide aux travailleurs de l'industrie forestière. Le kaiser Henri Massé, appelé à commenter, a déclaré: "Heul provincial a fini par comprend' mé au fédéral, heul ménisse comprend tellement rien que cé com' si on parla à un deux par quat'. À Ottawoua, y pensent qu'heul marché va toute régler tu seul et cé complètement irresponsab' et irréalisse de penser d'mêm'." Après avoir entendu cette douce poésie, je me suis dit que pour une fois l'ineffable Henri avait en partie raison. Si les deux gouvernements ne viennent pas en aide suffisamment au goût d'Henri, il appert que ceux-ci ne voient pas la chose du même oeil. Examinons donc ce qu'a compris le provincial...

Charest est au coude-à-coude avec Boisclair dans les sondages. Les travailleurs forestiers ont la sympathie du public. C'est un geste gagnant que de les aider. Comptablement...comptabilisieusement...de manière comptable, ce que Charest fait, c'est de prendre une partie de la contribution fiscale de 7,5 millions de Québécois, pour aider quelques centaines de bûcherons. Donc, ce que heul provincial a compris, c'est qu'il fallait que 7,5 millions de personnes paient pour quelques centaines d'autres.

Bien pis, le provincial va subventionner l'industrie, encore une fois en distribuant notre argent à tous. Pourquoi doit-il subventionner l'industrie forestière? Parce que l'avenir n'est pas dans cette industrie, qu'elle est donc en déclin et que ce n'est pas une industrie profitable au Québec, d'òù les nombreuses fermetures d'entreprises dans le domaine. Bref, ce que le privé refuse de faire parce que ce n'est pas profitable, le gouvernement, avec notre argent, va le faire. Investir dans une industrie qui n'est pas profitable. Heul provincial a enfin compris que c'était gagnant de mettre les deniers publics dans une industrie non-profitable.

Heul ménisse à Ottawoua, lire les conservateurs, imbéciles heureux, refusent d'investir dans une industrie non-profitable. Ils ne comprennent pas que c'est gagnant de perdre de l'argent, de verser notre argent, à tous les Canadiennes et tous les Canadiens, dans un puits sans fonds. J'espère sincèrement qu'ils vont continuer à se comporter en deux par quat' avec l'empereur Massé et ne pas comprendre en laissant le marché décider de qui demeurera dans l'industrie et qui la quittera...

Dans un autre ordre d'idée mais dans la même veine de pensée, une clinique chirurgicale privée a ouvert ses portes à Montréal hier. La porte-parole, hautement crédible, d'un organisme ayant un nom du genre: Le regroupement des manifestants pour le refus du privé dans la santé a très bien résumé l'argument-massue das gaugauches: Il faut être contre les cliniques privées parce que c'est pas juste pour ceux qui sont obligés de rester sur les listes d'attente du public.

Dit autrement, tout le monde doit demeurer dans le public et mourir en attente de soins, malgré que nous ayons le meilleur système de santé au monde, soit le même que Cuba et la Corée du Nord, deux pays où il fait bon vivre. Il ne faut surtout pas le voir de la façon suivante: le privé offre un choix, une liberté au peuple. Dans la mesure où on assume que chacun choisit de vivre, le privé permet à ceux qui en font le choix, de se faire guérir rapidement, moyennant un coût de la personne qui désire se faire soigner. La personne qui n'a pas les moyens ou qui fait le choix de demeurer dans le système qui ne lui coûte rien de ses poches (entendons-nous, rien au moment de l'acte) va automatiquement remonter dans la liste d'attente. Plus les gens vont aller au privé, plus vite les gens du système public se feront soigner. La personne qui décide de payer se fera soigner rapidement, ce qui n'enlève absolument rien à celle qui demeure sur la liste, bien mieux, cette dernière se fera aussi soigner plus rapidement, toujours sans avoir à payer. C'est donc gagnant/gagnant.

Et dans un sondage récent, 71% des Québécois sont d'accord avec le privé dans la santé alors le regroupement des manifestants de mes deux, allez voir à Cuba ou allez voir Kim Jong-Il mais de grâce, cessez de nous casser les oreilles en nous disant qu'on doit faire la même chose que ce qui se fait dans ces deux dictatures tyranniques.